LE CHOIX D’UN STANDARD OUVERT
Pour faire communiquer différentes plateformes (autrement dit, pour les rendre « interopérables »), nous avons étudié 3 solutions :
- connecter les plateformes une à une via un traducteur (API)
- s’accorder sur un standard de fait
- ou développer ensemble un standard ouvert au centre (solution choisie).
Pas de panique, pas besoin d’être un développeur informatique pour comprendre ces 3 possibilités, voici toutes les explications ici (compréhensibles même par votre grand-mère, si si !) :
CONNECTER LES PLATEFORMES UNE À UNE VIA UNE API – SOLUTION NON RETENUE
Quand deux êtres humains ne parlent pas le même langage, ils ont souvent recours à un interprète ou un traducteur.
De la même manière, les logiciels peuvent se connecter via une API (Applications Programming Interface) qui permet de traduire les données du langage d’une plateforme vers une autre.
Mais cette solution rencontre vite certaines limites.
S’il s’agit de ne traduire que deux langues entre elles, cela peut encore fonctionner mais quand on multiplie les langues humaines ou les langues des logiciels, les traductions (ou le développement et la maintenance des API dans le cas des logiciels) requièrent beaucoup de temps et de budget qui ne sont pas toujours disponibles. C'est comme si il fallait trouver puis payer un interprète pour chaque binôme de personnes parlant une langue différente : on risque de terminer avec de nombreux interprètes !
Au final, les plateformes sont comme les êtres humains : elles sont nombreuses, parlent de nombreuses langues et pour faire communiquer de nombreux « locuteurs » entre eux , il est plus simple, plus rapide et moins onéreux que d’avoir recours à un langage commun pour tout le monde : un standard .
S’accorder sur un langage commun (ou un standard) nous conduit alors à faire le choix entre deux solutions : un standard de fait ou un standard ouvert au centre.
S’ACCORDER SUR UN STANDARD DE FAIT- SOLUTION NON RETENUE
La solution du standard de fait revient à choisir comme langue commune le langage déjà existant d’une plateforme en présence.
C’est la même idée que celle de choisir l’anglais comme langue commune universelle pour tous les êtres humains.
C’est certes pratique et rapide à mettre en place, puisque la langue existe déjà, mais cela crée des inégalités et des enjeux de pouvoir. On voit d’ailleurs avec l’adoption de l’anglais comme standard international, l’avantage que cela apporte aux pays anglophones et le handicap avec lequel partent les non anglophones, qui doivent apprendre l’anglais pour pouvoir communiquer avec d’autres.
Dans le monde du numérique, comme dans le monde physique, il y a derrière les standards de véritables enjeux politiques et de démocratie. Celui qui définit ou possède le standard a le pouvoir.
Alors comment faire quand on cherche une solution plus équitable ? On choisit un standard ouvert au centre.
DÉVELOPPER ENSEMBLE UN STANDARD OUVERT AU CENTRE – SOLUTION CHOISIE
Les membres de Data Food Consortium, portés par des valeurs à la fois pragmatiques et démocratiques, ont fait le choix de définir ensemble un standard ouvert au centre pour connecter les plateformes entre elles.
Cela revient à inventer un nouveau langage, que chacun contribue à construire, et dont la logique est acceptée par tous. Un peu comme l’est l’esperanto, langue construite internationale qui n’est la langue officielle d’aucun Etat et qui permet donc d’ établir un pont neutre entre cultures.
Dans le cas de Data Food Consortium, notre standard ouvert est une façon commune de décrire la production, la distribution en circuits courts et les protocoles d'échanges de données pour que chaque acteur n'ait qu'à apprendre ce langage commun pour être en mesure de communiquer avec tout le monde (sans pour autant renier son propre langage).
Le standard se compose de :
- spécifications sémantiques (ontologie produit et ontologie métier )
- et de spécifications techniques (ou ontologie technique)